Appel à contributions N° 14 Voies et formes de l’utopie : arts et pratiques de l’imaginaire

Pour son 14e numéro, la revue interdisciplinaire Traits-d’Union se propose d’aborder la question de l’utopie, en interrogeant les voies qu’elle emprunte et les formes sous lesquelles elle se déploie. L’appel s’adresse à de jeunes chercheur·se·s non titulaires (en cours de doctorat ou ayant soutenu leur thèse durant les trois dernières années). Les propositions feront l’objet d’une première présentation lors d’un colloque qui aura lieu en format hybride (visioconférences et présentiel) à Paris les 12 et 13 janvier 2024. Les articles seront quant à eux attendus pour le 12 février 2024.

Inventé par Thomas More, le terme « utopie » a d’abord désigné un genre littéraire destiné à tracer les contours d’un monde meilleur sinon parfait[1]. Au tournant des 18e et 19e siècles, il est cependant de plus en plus utilisé pour qualifier des projets politiques bien réels. Michèle Riot-Sarcey note à ce sujet : « On découvre l’utopie dans les récits de voyages, mais elle peut également s’échapper des romans édifiants pour s’insérer dans les projets de société et devenir critique des rapports sociaux. […] Débordant les contraintes du texte, l’utopie est commentée ; déviée du projet initial, on se l’approprie ; rejetée hors du temps de l’histoire, elle peut, au contraire, atteindre l’idéal d’un possible qu’activent les engagements individuels et collectifs. En d’autres termes, l’utopie se dérobe à toute tentative de catégorisation générique[2] ».

Les aléas de l’histoire n’ont cessé de complexifier, voire de mettre en doute l’idée d’utopie et les projets politiques et artistiques qui lui sont associés. En 1968 déjà, le philosophe Herbert Marcuse proclamait la « fin de l’utopie[3] ». Les décennies suivantes, tout particulièrement après l’effondrement de l’Union soviétique, ont été le cadre d’une dévalorisation de ce concept, peu à peu devenu synonyme de projet irréalisable car irréaliste. C’est au même moment que se renouvelle pourtant une pensée de l’utopie chez des auteur·rice·s aussi différent·e·s que Louis Marin[4], Bronisław Baczko[5], Michèle Riot-Sarcey[6] ou Miguel Abensour [7]. Aujourd’hui, le terme semble se trouver dans une situation instable, oscillant entre rejet, banalisation et réappropriations en tous genres[8]. Nombreuses sont ainsi les tentatives de proposer des utopies « réalisables[9] », « réelles[10] » ou « réalistes[11] », tandis que la multiplication des zones à défendre (ZAD) et autres communautés autonomes témoigne du désir concret de mondes alternatifs. Cette situation rend particulièrement difficile la recherche d’une délimitation stable de la notion. Nous en proposerons ici une définition provisoire : peut être qualifiée d’utopie tout projet, fictif ou réel, d’un monde meilleur, faisant appel aux ressources de l’imagination.

L’objectif de ce numéro n’est pas de réduire cette complexité, mais, au contraire, d’envisager l’utopie à travers les pratiques sociales, politiques et artistiques qui s’en revendiquent, ainsi que les voies et les formes par lesquelles elles se déploient et cherchent à se réaliser. Un accent particulier sera placé sur la diversité de ces voies et de ces formes, qui peuvent aller du récit imaginaire à l’élaboration concrète de contre-sociétés. En ce sens, l’utopie doit être considérée comme un objet résolument transdisciplinaire et l’appel s’adresse donc à toutes les disciplines des sciences sociales et humaines : philosophie, études artistiques et littéraires, sociologie, histoire, géographie, linguistique… Les propositions pourront s’inscrire dans les axes suivants, sans forcément s’y limiter :

Utopies fictives, concrètes, négatives, apocalyptiques…

La création du terme d’utopie par Thomas More révèle déjà toute la complexité qui s’y loge. Le préfixe « u- » ajouté au lieu (topos) renvoie aussi bien au grec « eu– » que « u– », offrant au lectorat une double signification : Utopia est à la fois le nom d’un « bon lieu » et celui d’un « non-lieu »[12]. Ce choix inaugural d’un récit de voyage fictif vers un monde meilleur tout aussi fictif pose toujours question. Comment définir l’innovation de Thomas More ? Qu’est-ce qui différencie l’utopie de la simple description d’un monde parfait que l’on peut retrouver au sein d’autres traditions, comme celle de la cité idéale platonicienne ? Plus généralement, quel est le rôle de la fiction dans les voies de constitution des utopies ? À quel moment l’imagination intervient-elle ? S’agit-il par-là de proposer effectivement les contours d’un monde meilleur ou de proposer simplement un miroir inversé apte à critiquer le monde réel ? Des utopies présentées comme « réalistes » ne constituent-elles pas une contradiction dans les termes ?

Ces questions n’ont cessé de traverser la pensée de l’utopie. Dans son combat contre la dévaluation de l’utopie comme pensée irréaliste, Ernst Bloch a ainsi proposé de considérer des utopies concrètes. Face à un monde empêtré dans la domination et sa constante perpétuation, l’utopie prend alors la forme d’une conscience anticipatrice qu’il perçoit dans de nombreuses œuvres du passé. Loin d’élaborer un projet de monde meilleur ex nihilo, la fonction exercée par l’utopie est celle d’un « rêve diurne ». Elle doit insuffler au sein du processus historique des affects d’espoir et mobiliser la conscience d’un « non-encore-advenu » pour formuler des futurs alternatifs[13]. Chez Walter Benjamin, l’utopie surgit plutôt par images dialectiques qui déchirent un cours de l’histoire catastrophique[14]. Dans les deux cas, l’histoire est un réservoir d’expériences utopiques qui s’établissent dans les interstices du possible : tout le travail de Michèle Riot-Sarcey cherche ainsi à mettre en lumière ces élaborations refoulées de projets politiques alternatifs dans l’histoire du 19e siècle[15]. Comment ces pensées de l’utopie nous permettent-elles de saisir la façon dont celle-ci a pu émerger ou émerge encore ? Quelles stratégies les utopistes élaborent-ils·elles pour proposer une alternative au monde tel qu’il est ? Comment mesurer la visée et la portée de tels projets ?

On s’intéressera également aux pratiques sociales et artistiques qui tiennent compte de la critique sévère formulée à l’égard de l’utopie. Dans le cadre d’une dénonciation des totalitarismes nazi et soviétique, cette dernière a pu être considérée comme une étape préparatoire dont l’avènement ne serait que néfaste : l’URSS et les régimes fascistes sont alors pris pour exemple de l’horreur des utopies réalisées. Si cette idée repose sur des présupposés plus que discutables, comment les acteur·rice·s contemporain·e·s prennent-ils·elles en compte ce reproche dans les chemins qu’ils·elles empruntent ? Comment font-ils·elles face à l’existence « d’utopies dégénérées », pour reprendre le terme de Louis Marin[16] ? Comment redonner toute sa place à un désir de futurs alternatifs[17] ? La question est d’autant plus importante qu’au sein des arts, l’utopie laisse de plus en plus la place à des genres voisins qui semblent plus propices à avertir de ces dangers : l’utopie apocalyptique étatsunienne, « avertissement désespéré contre la passivité sociale[18] », la dystopie, où le « rêve diurne » qu’est l’idée utopique originelle devient un cauchemar, l’anticipation, où l’imagination d’un futur alternatif laisse place à l’imagination d’un futur simplement déterminé par les conditions présentes, ou encore la science-fiction, où le progrès scientifique est associé à un futur proche ou lointain, mais dans tous les cas improbable… Sans que ces genres ne soient nécessairement au cœur des propositions, on pourra se demander comment les utopies contemporaines cherchent de nouvelles voies pour faire face à leur succès.

Enfin, d’autres auteur·rice·s tentent de repenser des formes d’utopies plus critiques. Jacques Rancière met ainsi en garde face à la description fermée de mondes idéaux qui ne laisseraient pas la place aux aléas des disputes démocratiques. Il en appelle à des fictions utopiques qui accepteraient une part d’indéterminé et d’incertitude[19]. Dans une veine similaire, Miguel Absensour formule l’idée d’une « pensée de l’utopie qui se fait violence à elle-même, qui inclut dans son mouvement la critique de l’utopie[20] ». Ces reformulations trouvent-elles écho au sein des pratiques ? Comment s’y forgent des utopies critiques d’elles-mêmes ?

Quelles formes pour imaginer l’utopie ?

Le terme même d’utopie est né au sein d’une démarche littéraire. Dans le cadre d’une réflexion sur les voies de l’utopie, les arts ne jouent pas seulement un rôle généalogique : le travail sur la forme des utopies artistiques peut nous renseigner sur les chemins pratiques des utopies réelles et sur le rôle qui y est dévolu à la fiction et à l’imagination. L’enjeu est d’autant plus fort que les arts ont pu chercher à s’instaurer eux-mêmes en tant qu’utopie ou accompagner par ses ressources imaginatives des projets révolutionnaires. Une attention pourra ainsi être portée aux croisements entre arts et pratiques politiques utopiques, en interrogeant les formes qu’ils adoptent et les stratégies prônées.

Theodor W. Adorno formule un doute sur les images de la société libérée que fournissent les utopies : souvent, elles ne se constituent qu’à partir des pulsions et des dominations du présent et ne libèrent pas l’imaginaire qu’elles promettent. L’utopie ne peut alors être que négative et se constituer sur un interdit de l’image[21]. Comment cette objection informe-t-elle les pratiques artistiques de l’utopie ? Ces dernières peuvent-elles développer une utopie inquiète qui ne soit pas pleine et close sur elle-même ? Louis Marin avait déjà mis au jour toute la complexité narrative et spatiale qui sous-tendait l’utopie de Thomas More, ni récit ni description complète. Loin d’être un simple monde parfait, l’île d’Utopie s’expose comme une fiction poétique où se superposent des espaces de vie, de socialité et de politique sans concordance totale[22]. On se demandera comment, au sein de la tradition littéraire de l’utopie[23], se rejoue cette complexité formelle. On sera également attentifs à la façon dont cette complexité permet d’interroger en retour les élaborations utopiques au sein des pratiques sociales réelles, qu’elles soient historiques ou contemporaines.

Si la littérature a longtemps été le terrain de prédilection de l’utopie, on s’interrogera sur les partis pris formels dont elle a pu être l’objet dans d’autres arts et techniques. L’architecture et plus largement l’urbanisme ont été un terreau fertile de telles expérimentations. Dès la Renaissance, l’on imagine de nombreuses « cités idéales », où la ville est pensée comme un corps, une totalité organique où tout doit être ordonné et harmonieux. On peut penser par exemple à Sforzinda dans Trattato di architettura (entre 1461 et 1464), à la Cité radieuse du Corbusier, ou au quartier de Scampia à Naples. Ces projets sont souvent guidés par la recherche de la perfection géométrique ou par une réaction au désordre et à l’insalubrité des villes[24]. Moteur de projets d’habitations, de quartiers, l’utopie est ainsi indissociable d’un processus de projection urbanistique et architecturale, qui est fondamentalement politique et social. Changer la société et les individus revient à organiser l’espace où ils vivent et se meuvent. Quels usages de l’utopie ont faits et font les architectes et urbanistes ? Quels croisements et frictions s’opèrent entre formes architecturales et urbaines et organisations utopiques de la société ?

Le même genre de questionnements pourra s’appliquer à d’autres arts, moins présents dans les études sur l’utopie, comme la musique, les arts plastiques, de la scène ou le cinéma. Enfin, on se demandera en retour comment des utopies pratiques ont pu servir ou servent de terreau formel à des pratiques artistiques, comme la communauté vitaliste de Monte Verità en Suisse a pu être le berceau de la danse moderne au début du XXe siècle ou la cité-jardin de Hellerau près de Dresde celui des pratiques scéniques de Jaques-Dalcroze et Appia.

De nouvelles voies pour de nouveaux contenus ?

La fin des utopies proclamée à la fin du XXe siècle s’inscrivait dans un déclin du marxisme et des idéologies communistes. Alors que les sociétés contemporaines font face à de nouveaux défis, le renouveau des pratiques utopiques prend corps autour de contenus plus diversifiés. À l’heure d’avancées technologiques considérables et de la pensée posthumaniste, de nombreuses utopies anciennes semblent avoir déjà trouvé une forme de réalisation. Comme le notait Adorno[25], la situation est donc paradoxale, puisque les utopies contemporaines doivent forger leur voie en naviguant au sein d’avancées parfois néfastes et d’anciennes « utopies déchues[26] » car non associées à une transformation globale de la marche du monde. Comment, dès lors, se réinventent-elles ?

On peut également s’interroger sur le rôle des utopies dans des mouvements politiques et sociaux qu’elles ont parfois délaissés. On s’intéressera ainsi aux voies utopiques que peuvent emprunter certains mouvements antiracistes, postcoloniaux ou décoloniaux d’une part, et féministes ou queer d’autre part. Si le rôle des utopies dans les combats féministes est bien balisé[27], elles semblent être récemment devenues une voie d’action possible pour la pensée queer. José Esteban Muñoz en fait par exemple un outil qui ne vise pas tant à instaurer des communautés autonomes dans le présent qu’à instaurer une espérance concrète au cœur des vies queer pour qu’elles ne cèdent pas à une pulsion de mort[28]. Ce faisant, il extirpe la philosophie de l’utopie de sa référence principalement masculine et occidentale pour en faire un objet d’appropriation pour des personnes queers racisées. À l’instar de cette démarche, on s’intéressera à la façon dont ces mouvements politiques ne déplacent pas simplement les contenus traditionnels de l’utopie, mais aussi leurs formes et leurs voies d’action classiques. Une attention particulière pourra être portée sur les stratégies intersectionnelles que peuvent développer certaines utopies contemporaines.

Enfin, le changement climatique remet profondément en cause la croyance en un futur positif de l’humanité et de son environnement. Comment les discours contemporains de la catastrophe écologique en viennent-ils à s’approprier autrement les voies et les formes de l’utopie ? Assiste-t-on à un renouveau des logiques messianiques et millénaristes, ou à l’invention de nouvelles formes utopiques ? Enfin, comment comprendre la multiplication de projets utopiques au sein de communautés autonomes qui ne recourent pas toujours au terme pour désigner leur démarche[29] ? Peut-on parler de voie utopique dans des endroits où le nom n’est pas prononcé ?

Les propositions de contribution, rédigées en français en 700 mots maximum, doivent être adressées au plus tard le 30 octobre 2023 à l’adresse contact@revuetraitsdunion.org en format .doc ou .odt. Elles seront accompagnées d’une courte bibliographie indicative. Le colloque aura lieu en format hybride (visioconférences et présentiel) à la Maison de la Recherche de l’Université Sorbonne Nouvelle (4 rue des Irlandais, Paris) le 12 et 13 janvier 2024. Les interventions dureront environ 20 minutes. Les articles seront attendus pour le 12 février 2024. Merci de joindre aux propositions une courte bio-bibliographie de quelques lignes maximum (avec notamment votre statut, votre université et votre laboratoire de rattachement).

Bibliographie indicative

Miguel Abensour, « L’utopie, au risque de l’incandescence ». Europe, n° 985, 2011, p. 321-332.

Miguel Abensour, L’homme est un animal utopique (Utopiques II). Paris, Sens&Tonka, 2013 [2010].

Bronisław Baczko, Lumières de l’utopie. Paris, Payot, 1978.

Walter Benjamin, « Sur le concept d’histoire », traduction de Pierre de Gandillac, in Œuvres III. Paris, Gallimard, 2000.

Ernst Bloch, Le Principe Espérance (tome I). Traduction de Françoise Wuilmart. Paris, Gallimard, 1976 [1954].

Ernst Bloch et Theodor W. Adorno, « Quelque chose manque… Des contradictions de la nostalgie utopique » in Ernst Bloch, Du rêve à l’utopie. Entretiens philosophiques. Édité par Arno Müntzer. Paris, Hermann, 2016 [1964], p. 21-53.

Thomas Bouchet, Utopie. Paris, anamosa, 2021, p. 36-50.

Rutger Bregman, Utopies réalistes. Traduction de Jelia Amrali. Paris, Seuil, 2017 [2014].

Sylvette Denèfle (dir.), Utopies féministes et expérimentations urbaines. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

Vita Fortunati, Raymond Trousson (dir.), Histoire transnationale de l’utopie littéraire et de l’utopisme. Avec la collaboration de Paola Spinozzi. Paris, Honoré Champion, 2008.

Yona Friedmann, Utopies réalisables. Paris, L’Éclat, 1975.

Fredric Jameson, Archéologies du futur. Le désir nommé utopie et autres sciences-fictions. Traduction de Nicolas Viellescazes. Paris, Les prairies ordinaires, 2021 [2005].

Herbert Marcuse, La fin de l’utopie. Traduction de Liliane Roskoff et Luc Weibel. Paris, Seuil, 1968.

Louis Marin, Utopiques : Jeux d’espaces. Paris, Minuit, 1973.

Nicole Matthieu, « L’utopie féminine : faire de tous les lieux une maison ». Écologie & politique, n°37, vol. 3, p. 93-101.

Thomas More, L’Utopie. Traduction de Jean Leblond, révisée par Guillaume Naveaud. Paris, Gallimard, 2012 [1516].

José Esteban Muñoz, Cruiser l’utopie. L’après et ailleurs de l’advenir queer. Traduction d’Alice Wambergue. Paris, Brook, 2021.

Thierry Paquot, Utopies et utopistes. Paris, La Découverte, 2017, p. 73-97.

Jean Pfaelzer, The Utopian Novel in America, 1886–1896, The Politics of Form. Pittsburgh, University of Pittsburgh Press, 1985.

Michèle Riot-Sarcey, Le réel de l’utopie. Essai sur la politique au XIXe siècle. Paris, Albin Michel, 1998.

Michèle Riot-Sarcey (dir.), L’utopie en questions. Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2001.

Erik Olin Wright, Utopies réelles. Traduction de Vincent Farnea et João Alexandre Peschanski. Paris, La Découverte, 2017 [2010].


[1] Thomas More, L’Utopie. Traduction de Jean Leblond, révisée par Guillaume Naveaud. Paris, Gallimard, 2012 [1516].

[2] Michèle Riot-Sarcey, « Introduction » in Michèle Riot-Sarcey (dir.), L’utopie en questions. Saint-Denis, Presses Universitaires de Vincennes, 2001, p. 5.

[3] Herbert Marcuse, La fin de l’utopie. Traduction de Liliane Roskoff et Luc Weibel. Paris, Seuil, 1968.

[4] Louis Marin, Utopiques : Jeux d’espaces. Paris, Minuit, 1973.

[5] Bronisław Baczko, Lumières de l’utopie. Paris, Payot, 1978.

[6] Michèle Riot-Sarcey, Le réel de l’utopie. Essai sur la politique au XIXe siècle. Paris, Albin Michel, 1998.

[7] Miguel Abensour, L’homme est un animal utopique (Utopiques II). Paris, Sens&Tonka, 2013 [2010].

[8] Thomas Bouchet note par exemple que le terme fait l’objet d’un usage répandu dans nombre de stratégies marketing, où l’utopie semble devenir un produit à vendre. Cf. Thomas Bouchet, Utopie. Paris, anamosa, 2021, p. 36-50.

[9] Yona Friedmann, Utopies réalisables. Paris, L’Eclat, 1975.

[10] Erik Olin Wright, Utopies réelles. Traduction de Vincent Farnea et João Alexandre Peschanski. Paris, La Découverte, 2017 [2010].

[11] Rutger Bregman, Utopies réalistes. Traduction de Jelia Amrali. Paris, Seuil, 2017 [2014].

[12] Thomas More, L’Utopie. Traduction de Jean Leblond, révisée par Guillaume Naveaud. Paris, Gallimard, 2012 [1516].

[13] Ernst Bloch, Le Principe Espérance (tome I). Traduction de Françoise Wuilmart. Paris, Gallimard, 1976 [1954].

[14] Walter Benjamin, « Sur le concept d’histoire », traduction de Pierre de Gandillac, in Œuvres III. Paris, Gallimard, 2000.

[15] Michèle Riot-Sarcey, Le réel de l’utopie, op. cit.

[16] Louis Marin, Utopiques : Jeux d’espaces, op. cit., p. 297-324.

[17] Fredric Jameson, Archéologies du futur. Le désir nommé utopie et autres sciences-fictions. Traduction de Nicolas Viellescazes. Paris, Les prairies ordinaires, 2021 [2005].

[18] Jean Pfaelzer, The Utopian Novel in America, 1886–1896, The Politics of Form. Pittsburgh, University of Pittsburgh Press, 1985, p. 113.

[19] Jacques Rancière, « Sens et usages de l’utopies » in Michèle Riot-Sarcey (dir.), L’utopie en questions, op. cit. p. 65-78.

[20] Miguel Abensour, « L’utopie, au risque de l’incandescence ». Europe, n° 985, 2011, p. 321-332.

[21] Ernst Bloch et Theodor W. Adorno, « Quelque chose manque… Des contradictions de la nostalgie utopique » in Ernst Bloch, Du rêve à l’utopie. Entretiens philosophiques. Édité par Arno Müntzer. Paris, Hermann, 2016, p. 21-53.

[22] Louis Marin, Utopiques : Jeux d’espaces, op. cit.

[23] Il est impossible de citer ici toute la richesse bibliographique sur la question. On renverra simplement à Vita Fortunati, Raymond Trousson (dir.), Histoire transnationale de l’utopie littéraire et de l’utopisme. Avec la collaboration de Paola Spinozzi. Paris, Honoré Champion, 2008.

[24] Thierry Paquot, Utopies et utopistes. Paris, La Découverte, 2017, p. 73-97.

[25] Ernst Bloch et Theodor W. Adorno, « Quelque chose manque… Des contradictions de la nostalgie utopique », op. cit.

[26] Félix Tréguer, L’utopie déchue. Une contre-histoire d’Internet. XVe-XXIe siècles. Paris, Fayard, 2019.

[27] Michèle Riot-Sarcey, « Femmes, défi des utopies » in Michèle Riot-Sarcey (dir.), L’utopie en questions, op. cit. p. 205-224 ; Nicole Matthieu, « L’utopie féminine : faire de tous les lieux une maison ». Écologie & politique, n°37, vol. 3, 2008, p. 93-101 ; Sylvette Denèfle (dir.), Utopies féministes et expérimentations urbaines. Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2008.

[28] José Esteban Muñoz, Cruiser l’utopie. L’après et ailleurs de l’advenir queer. Traduction d’Alice Wambergue. Paris, Brook, 2021.

[29] Thomas Bouchet, Utopie. Paris, anamosa, 2021, p. 82-91.

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